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Troubles de l'apprentissage
La communication orale est utilisée tous les jours : pour faire des achats, échanger avec ses pairs, exprimer son ressenti, demander de l’aide, etc. En être privé ou limité serait donc fortement handicapant, et ce dans tous les environnements. Ce dysfonctionnement du langage toucherait environ 1 % des enfants scolarisés, et plus particulièrement les garçons. Ce trouble est donc moins répandu que la dyslexie ou la dyscalculie mais ne doit pas pour autant être ignoré. Il s’agit d’un trouble sévère, pouvant également impacter les adultes, qui doit être pris en charge le plus tôt possible.
Le trouble du développement du langage oral est rattaché aux troubles « dys ». Alors qu’un enfant de 3 ans est déjà capable de former des phrases avec un sujet, un verbe et un complément, l’enfant dysphasique n’aura acquis que quelques mots à l’âge de 4 ans. La raison est qu’il souffre d’un retard de langage. La dysphasie se caractérise par des difficultés pour s’exprimer à l’oral et pour comprendre les autres. Trois formes de dysphasie ont pu être observées :
Les symptômes de la dysphasie se détectent vers l’âge de 3 ou 4 ans lorsque l’enfant est supposé parler correctement, presque comme un adulte. Le premier des signaux d’un enfant souffrant de dysphasie est qu’il va commencer à parler sur le tard et avec une importante difficulté. Pour un diagnostic plus précis, il faut observer l’enfant afin de voir s’il manifeste les symptômes suivants :
Le diagnostic de dysphasie peut être établi par un neuropsychologue, un pédopsychiatre, un neurologue ou un neuropédiatre, en fonction de l’âge du patient. De plus, certains orthophonistes sont à même de diagnostiquer la dysphasie. On s’assurera, avant de mettre en place le suivi, d’écarter l’hypothèse de toute pathologie mentale, de surdité ou de troubles neurologiques.
Ces troubles du langage ne s’expliquent pas par un déficit intellectuel ou sensoriel, une malformation ou un manque affectif. Les causes les plus plausibles sont plutôt le facteur génétique et le dysfonctionnement des aires du cerveau consacrées au langage. Or, ces zones du cerveau sont situées à proximité d’aires responsables d’autres fonctions, les impactant potentiellement. Ainsi, la dysphasie peut également se manifester par d’autres troubles concomitants, comme des pertes de la mémoire, des troubles de l’attention et de la coordination, ou encore une atteinte à la motricité, aussi bien fine que globale.
Si la dysphasie est, dans l’inconscient collectif, bien souvent associée à l’enfance, elle n’en épargne pas moins les adultes, à plus forte raison s’ils n’ont pas bénéficié d’un suivi adapté durant leurs premières années. A l’âge adulte, la dysphasie, en impactant les capacités de communication, peut avoir des conséquences sur les relations avec autrui et dégrader l’estime de soi que se porte le patient. La sociabilité affectée peut générer une certaine frustration d’une part, mais aussi se répercuter sur la vie personnelle et professionnelle. C’est pourquoi un suivi peut être mis en place quel que soit l’âge du patient au moment du diagnostic de ce trouble du langage oral. L’accompagnement est même nécessaire pour éviter des conséquences sur la confiance en soi, pouvant mener à un repli sur soi-même et à l’isolement dans certains cas.
La dysphasie est malheureusement un trouble durable, les porteurs ne peuvent donc espérer qu’une diminution des symptômes. Cependant, plus la prise en charge de l’enfant est réalisée rapidement, moins il rencontrera de difficultés associées à ce trouble. Comme indiqué précédemment, le diagnostic doit se faire auprès d’un médecin spécialiste. D’autres professionnels pourront ensuite intervenir comme l’ergothérapeute, notamment pour aider l’enfant à développer une autonomie dans son apprentissage scolaire ou proposer des adaptations. Il sera également en mesure de choisir les jeux et objets ludiques aidant au développement du langage oral en fonction de l’âge et des appétences de l’enfant. Enfin, l’ergothérapeute et les activités qu’il propose contribuent à relaxer l’enfant, l’amenant ainsi à mieux communiquer. L’orthophoniste quant à lui effectue un bilan de langage destiné à l’évaluation de la communication de l’enfant, et ce tant d’un point de vue qualitatif que quantitatif.
Plusieurs bilans et évaluations seront effectués pour définir le taux de gravité de la dysphasie. En fonction des résultats, une rééducation 100 % personnalisée sera proposée à l’enfant afin de pallier au mieux les difficultés rencontrées. A l’école, l’enfant devra pouvoir bénéficier d’un soutien individuel de la part de son enseignant et être de préférence intégré à une classe aménagée pour les enfants en difficulté. Cette décision sera prise pour répondre et s’adapter à ses besoins spécifiques.
Là encore, une évaluation du degré de la dysphasie sera pratiquée en premier lieu. Par la suite, c’est une équipe pluridisciplinaire qui mobilisera ses ressources pour limiter au maximum son impact sur le patient adulte, tout en mettant en place des exercices et activités dédiés à l’amélioration du langage oral. Orthophoniste, (neuro)psychologue et ergothérapeute font partie des professionnels contribuant au suivi de l’adulte souffrant de dysphasie, grâce aux éléments cités précédemment et à un travail axé sur la mémoire, l’attention et la relaxation.
Certains des professionnels mentionnés plus haut exercent leur activité en libéral. Il est également possible de se rendre dans une structure dédiée :
Un enfant présentant des troubles du langage oral bénéficiera dans certains cas d’un remboursement des soins par l’Assurance maladie. L’orthophonie, par exemple, sera prise en charge à hauteur de 60% du coût de la séance si celle-ci est effectuée dans un cabinet privé. Si elle a lieu en revanche dans un CAMSP, un CMP ou un CMPP, elle fera l’objet d’une prise en charge totale sans avance de frais, tout comme les séances suivies avec un ergothérapeute, un psychomotricien ou un psychologue.