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Troubles de l'apprentissage
Bien que réalisés volontairement, les gestes que nous effectuons au quotidien ne demandent pas d’efforts particuliers à notre cerveau. Nous les faisons pour ainsi dire sans même nous en rendre compte. Cependant, pour une poignée d’individus, ces mouvements complexes doivent être contrôlés afin de parvenir à une coordination optimale. Ces actions mobilisent énormément leur attention, au point d’en devenir épuisantes : on parle alors de dyspraxie. Ce trouble touche 6% des enfants de 5 à 11 ans et doit faire l’objet d’un suivi, afin de ne pas avoir de répercussions sur le parcours scolaire du sujet et sur son développement personnel.
La dyspraxie est une altération de l’automatisation des mouvements. Il s’agit d’un trouble neurologique chronique dû à une affection de la communication entre le cerveau et le corps. L’étymologie du terme définit bien cette atteinte, « dys » désignant le manque, et « praxie » renvoyant à l’action, au mouvement. Le geste provient normalement d’une coordination automatique de différents facteurs spatio-temporels sujets à une préprogrammation cérébrale : on appelle les praxies l’enchaînement des séquences permettant l’action. Chez les individus dyspraxiques, les zones du cerveau qui contrôlent les fonctions visuo-spatiales (permettant de s’orienter dans l’espace) de représentation et/ou de planification du geste volontaire sont défaillantes. De même, chaque geste appris n’est pas assimilé par le cerveau, il ne peut donc pas le reproduire automatiquement. Ce trouble de l’apprentissage neurodéveloppemental est défini lorsque ces symptômes ne sont pas liés à une paralysie ou à une parésie des muscles participant au mouvement.
S’il est particulièrement handicapant puisqu’il gêne les activités de la vie quotidienne, il n’est absolument pas synonyme d’un quelconque retard intellectuel.
La dyspraxie est un trouble « dys » qui apparaît dès la petite enfance. Elle est détectée le plus souvent lors de l’entrée en maternelle ou en école élémentaire. L’enfant éprouvera alors des difficultés à dessiner ainsi qu’à réaliser des puzzles ou des jeux de construction, puis présentera rapidement des lacunes dans les matières impliquant de situer ou se représenter des éléments dans l’espace, comme la géométrie ou la géographie.
C’est un membre du corps médical (médecin spécialiste ou pédiatre) qui sera à même de poser un diagnostic de dyspraxie, à partir des éléments recueillis grâce à un bilan dressé par des professionnels de santé comme des psychomotriciens, neuropsychologues ou encore ergothérapeutes… Sachez que d’autres troubles sont souvent liés à la dyspraxie, notamment des troubles de la coordination motrice, de l’attention ou encore de la parole.
Les contextes prénatal et natal seraient déterminants dans l’apparition de ce trouble neurodéveloppemental. Le corps médical est parvenu à mettre en lumière différents éléments augmentant le risque de dyspraxie, parmi lesquels :
La question du caractère héréditaire de la dyspraxie est sujette à de nombreux débats au sein du corps médical. En effet, puisqu’il existe différentes manifestations de la dyspraxie, diverses origines peuvent y être corrélées. Le facteur héréditaire favoriserait certes l’apparition de ce trouble des automatismes, néanmoins la génétique n’est pas gage de transmission inévitable de la dyspraxie. Ce serait un ensemble de facteurs qui prédisposeraient l’enfant à développer ce trouble, et de nombreux professionnels de santé considèrent que ce serait l’addition de ceux-ci qui mèneraient à l’apparition des problèmes de coordination. Les investigations médicales relatives à la dimension héréditaire de la dyspraxie n’en sont qu’à leurs prémices et la recherche scientifique poursuit ses analyses sur le sujet.
Ce trouble neurologique ne peut malheureusement pas disparaître. Il faudra alors compenser les empêchements et s’y adapter afin de maintenir une qualité de vie optimale et d’atténuer les effets de la dyspraxie. L’objectif sera de réduire la difficulté à effectuer certains gestes. Un ergothérapeute sera d’une grande aide puisqu’il travaillera le réapprentissage du geste avec son jeune patient, grâce à des activités manuelles et exercices ludiques. La prise en charge peut aussi être pluridisciplinaire et impliquer le soutien d’orthoptistes, de psychomotriciens, d’orthophonistes ou encore de psychologues.
Il est également très important d’accompagner et de soutenir l’enfant dyspraxique (en prenant garde à ne pas le définir uniquement à travers son trouble). Les différents intervenants présents dans sa vie quotidienne ont tout intérêt à travailler conjointement afin de lui accorder l’attention dont il a besoin pour ne pas développer une mauvaise image de lui-même. Il est important de s’assurer qu’un enfant dyspraxique ne s’isole pas, n’ait pas tendance à se replier sur lui-même et à se couper des autres enfants de son âge. La dyspraxie est plus ou moins sévère d’un individu à un autre, aussi peut-on mener une vie presque tout à fait normale en étant atteint de ce trouble.
Les troubles « dys » sont désormais reconnus comme des handicaps cognitifs. Lorsque la dyspraxie est sévère, il peut être pertinent de la faire reconnaître auprès de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées). Sur le plan psychologique, cela vous aidera à accepter que votre enfant souffre d’un handicap et qu’il est légitime que vous et lui ayez besoin d’être écoutés et accompagnés. En outre, la MDPH peut mettre à disposition de votre enfant différents moyens financiers, de compensation ou d’adaptation, afin qu’il bénéficie des mêmes chances de réussite scolaire que les autres, mais aussi qu’il développe au mieux ses capacités. N’hésitez donc pas à vous renseigner sur les conditions de réalisation d’un dossier de reconnaissance de ce handicap invisible auprès de l’organisme le plus proche de chez vous.