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Pathologies
La praxie se définit comme la capacité de réalisation des mouvements complexes dans un objectif défini. Ecrire, conduire, se laver ou encore bricoler sont des exemples de praxies. Les enchaînements automatiques de gestes sont rendus possibles grâce à l’action de différentes zones du cerveau : celles de la cognition et de la réalisation des mouvements. Ce sont précisément ces dernières qui sont défaillantes chez un individu souffrant de troubles praxiques. Leur origine est donc neurologique. Ils peuvent être innés ou acquis : les maladies neurodégénératives et accidents vasculaires cérébraux, notamment, sont des facteurs d’apparition de troubles praxiques. Les praxies sont issues d’un apprentissage, elles ne désignent donc pas les réflexes.
Concrètement, une personne sujette à de tels empêchements ne peut effectuer convenablement ou avec précision les gestes basiques du quotidien qu’elle réalisait jusqu’alors « sans y penser », comme ses soins personnels par exemple. De même, porter sa fourchette à sa bouche pour se nourrir peut constituer une action impossible à réaliser pour le sujet. Un enfant qui présente des troubles liés à la praxie aura des difficultés à apprendre de nouveaux gestes, à écrire ou même à dessiner (tant en termes de qualité du dessin que d’occupation de l’espace sur sa feuille). De manière large, les manifestations d’une affection des praxies sont très diverses selon les personnes et le type d’apraxie qu’elle subit.
Par ailleurs, les conséquences des troubles praxiques ne doivent en aucun cas être minimisées. En impactant la vie quotidienne des individus et en entravant la précision des mouvements, ces empêchements peuvent générer un manque de motivation, un désintérêt croissant pour la réalisation de certaines activités qui contribuaient à l’épanouissement du sujet ou même à son bien-être, tant physiologique que psychique. Comme pour la majorité des troubles « dys », un manque de confiance en soi et une dépréciation de sa propre image peuvent s’imposer peu à peu, notamment si le sujet n’est pas suffisamment soutenu, entouré et accompagné dès l’apparition des premiers symptômes.
L’apraxie, l’incapacité de réaliser des gestes demandés, a pour origine une lésion cérébrale. Plus précisément, cette lésion du système nerveux se trouve dans la zone occipito-pariétale gauche du cerveau. Dans le cas de troubles praxiques idéatoires et idéomoteurs, le dysfonctionnement se situe dans la zone inter-pariétale.
Les troubles des praxies ont notamment pour origine :
Il est important de souligner la différence entre « apraxie » et « dyspraxie ». Si l’apraxie désigne l’incapacité pure et simple d’exécution des mouvements conscients réalisés dans un but bien précis, la dyspraxie renvoie en revanche à une altération de cette capacité. Ainsi, une personne dyspraxique sera en mesure de réaliser ces gestes volontaires dans un objectif bien défini, mais au prix d’un grand épuisement et d’une mobilisation intense de sa concentration.
L’impossibilité et la difficulté pour les individus concernés de réaliser des séquences de mouvements provient donc d’une lésion cérébrale. Les troubles praxiques peuvent impacter différentes sphères de la motricité, on distingue ainsi les types de praxies, pour lesquelles le suivi en cas de dysfonctionnement variera :
En outre, une personne peut souffrir d’un trouble praxique spécifique : on parle alors d’apraxie de la marche, de l’habillage, de la parole, de la déglutition, etc.
Les conséquences citées précédemment témoignent donc de l’importance de la prise en charge du trouble praxique, quel qu’il soit.
Le diagnostic de cette défaillance est posé par un médecin, à partir des examens réalisés par différents professionnels de santé : kinésithérapeutes, ergothérapeutes ou encore psychomotricien.
Aussi, l’expert réalisera un bilan praxique, destiné à mettre en lumière les troubles moteurs, par exemple à travers un test de préhension. En outre, un bilan graphique et un examen du maintien postural seront effectués. Il peut être demandé au patient d’exécuter les mouvements ou séquences de gestes soit sur commande verbale, soit par imitation.
Une fois le trouble praxique reconnu, l’ergothérapeute interviendra pour assurer une rééducation fonctionnelle et permettre ainsi un réapprentissage du geste, à travers une série d’exercices et d’activités manuelles. L’accent sera mis sur le développement de la motricité fine, dans le but de parvenir au maintien de l’autonomie du patient.
Le praticien visera le rétablissement des fonctions déficitaires et sera à même de proposer, selon le degré du trouble praxique constaté, un réaménagement du lieu de vie de l’individu, aussi bien pour garantir sa sécurité que pour l’aider dans son quotidien. Pour les enfants, différentes gammes d’objets en tous genres ont été développées pour pallier le déficit de la motricité engendré par les troubles de la praxie, en particulier pour ce qui concerne les apprentissages : règles avec poignée ergonomique, planches d’activités (busy board), manchons à stylo, peluche d’apprentissage, etc.
L’ergothérapeute contribuera également à l’amélioration de l’état mental de la personne, notamment en fixant des objectifs atteignables à son patient, en valorisant ses progrès et ses réussites et en offrant une compensation aux empêchements subis.